Estelle, 24 ans, ne se souvient pas d’un abandon particulier dans son enfance, mais dit pourtant souffrir du syndrome. “J’ai peur de me retrouver seule du jour au lendemain”, confie-t-elle. Son histoire ? Celle de la séparation de son père et de sa mère, et une relation fusionnelle avec cette dernière. “Je vivais avec elle et à chaque fois qu’elle avait un petit copain j’avais peur qu’elle parte pour toujours”, raconte-t-elle. La jeune femme ira en internat au lycée et sa mère voyagera très souvent, laissant à sa fille le sentiment que tout le monde peut partir du jour au lendemain.
Dépendance affective
Manque de confiance en soi, impression de ne pas mériter d’être aimé, dépendance affective ou rejet des relations de proximité pour se protéger, la peur de l’abandon fragilise ceux qui en souffrent. “C’est surtout à travers leurs relations affectives que les personnes vont se rendre compte de cette blessure”, affirme Daniel Dufour. Persuadés qu’ils ne méritent pas d’être aimés parce qu’ils ont été abandonnés dans leur enfance, ces personnes n’arrivent pas à se donner de l’amour mais exigent de leurs partenaires qu’ils les aiment toujours plus.
