“Quand on souffre de peur d’abandon avec angoisse, on va interpréter toutes les situations interpersonnelles sous la grille de l’abandon”, souligne Saverio Tomasella, psychanalyste et auteur du livre Le Sentiment d’abandon (3). Dans certains cas, même un licenciement économique peut venir réveiller une vieille blessure d’enfant.

Les réseaux sociaux et l’attente du “like”

Les réseaux sociaux viendraient multiplier le nombre d’événements anodins qui rappellent la blessure originelle. “Toutes les relations virtuelles exacerbent cette insécurité que nous pouvons tous avoir. On est toujours en attente d’une réponse à un message ou d’un like. On a l’impression que ce like va nous rassurer, mais il ne fait qu’accentuer le sentiment d’abandon car au fond ce n’est pas de ça dont nous avons besoin”, analyse Virginie Megglé.

Outre les réseaux sociaux, les crises écologiques, politiques et économiques, ainsi que les attentats viendraient, selon Saverio Tomasella, renforcer la peur de l’abandon et l’étendre à toute une génération. “Dans un monde violent et sans repères, de plus en plus de personnes ne savent plus comment elles vont s’en sortir. Cela ajoute au sentiment d’insécurité”, affirme-t-il.