Après cette carrière bien remplie, elle s’étonne que le montant de sa retraite soit aussi faible. «Comment peut-on vivre avec si peu ? Ce n’est pas décent ! Je ne suis pas une femme qui s’est tournée les pouces pendant 40 ans», s’offusque-t-elle. Ayant eu une carrière incomplète notamment en raison de son expatriation, Isabelle n’a pas pu profiter de la revalorisation des petites retraites prévue par la réforme de 2023 et qui permet de gagner en moyenne 50 euros de plus par mois. «Et quand j’apprends qu’il faudra attendre six mois de plus pour voir sa pension revalorisée (non pas le 1er janvier mais le 1er juillet 2025, NDLR), je suis dégoûtée.»

Lorsqu’elle revient sur le déroulé de sa carrière, elle se dit qu’elle paie des manquements de l’Etat. Mère de trois enfants, elle a dû s’arrêter de travailler car la crèche lui coûtait trop cher. Et les 10% de majoration de sa pension pour trois enfants sont loin de compenser ce «trou» dans sa vie professionnelle. Consciente du faible niveau de pension qu’elle pouvait toucher, mais aussi parce qu’elle aimait son travail, elle était prête à travailler au moins jusqu’à 64 ans.

la suite en page suivante